Chronique triste de lendemains peu réjouissants
C’est l’âme en peine que j’écris aujourd’hui ces quelques mots.
Sûrement vous souvenez-vous tous que l’origine de ce blog est issue d’une rencontre, d’une convivialité qui s’est parfois crée, parfois tout simplement développée ou renforcée à l’issue du stage dans la Drôme. Petite graine germée qui a donné lieu à la rentrée à un véritable petit arbuste nourrit à l’engrais des rencontres nouvelles, des autres cavaliers, de toutes reprises que ce soit, tous niveaux. Tous rassemblés avec l’envie d’aller encore plus loin dans le plaisir, l’exigence que demande la pratique de l’équitation dans le respect indispensable du cheval et de ses compagnons de reprise : compétition, loisir, pratique intense ou occasionnelle, cavaliers de club et propriétaires… Un objectif commun, forcément modeste, mais tout simplement nourri par l’envie d’aller aussi vers l’autre, vers d’autres rencontres avec la touche, bien plus qu’évidente avec la densité de bêtises qui règne ici, de légèreté, d’auto-dérision et d’amicales moqueries. Tout cela n’étant, vous l’avez tous compris, qu’un ingrédient indispensable pour cimenter les amitiés naissantes ou consolidées, les relations cordiales, l’intense bonheur de pouvoir partager ensemble les émotions que procure ce sport… si unique. Nous sommes tous ici, je le souhaite vivement pour ces même raisons. A vous de me dire si je me trompe…
Au centre de ces relations, lien fort et fondamental, guide pour nous permettre de toucher parfois du doigt la sensation, encore fugace pour la majorité d’entre nous, d’accord intense, de symbiose avec sa monture : l’enseignant.
Depuis septembre dernier l’arrivée de Gaëlle a été pour beaucoup d’entre nous un événement d’importance. Prendre la suite d’Olivia n’était pas chose aisée, nous avons tous en mémoire les reprises intenses, les conseils précieux et la qualité d’enseignement d’Olivia. Personnalité à laquelle nous sommes nombreux à être attachés.
Très vite Gaëlle a su trouver sa place, imposer sa personnalité, sa façon de faire. Point de comparaison à évoquer ici. Objet sans fondement. Un sillage nouveau s’est offert à nous que nous avons choisi d’emprunter en confiance. Bien nous en a pris car grâce à toi, Gaëlle, nous avons pu continuer à développer les valeurs que j’évoquais plus haut. Avec grace et ouverture d’esprit. Tu as réuni autour de toi, consolidé un esprit de club d’une fraîcheur intense. Des équipes compets qui t’adorent, des p’tits jeunes sous le charme et les plus vieux aussi, forcément. Des avancées significatives sous ton influence pour nous tous. Ouverture d’esprit disais-je, concrètement offerte par des balades aux beaux jours, des séances régulières de voltige, la découverte du trec, ton indépendance, ta qualité d’écoute et ta finesse d’observation. Personnalité bien plus qu’attachante, je ne me trompe pas si au nom de tous ici je parle d’une rencontre exceptionnelle.
De celles que l’on n’oublie pas…
De celles qui sont trop courtes à notre goût…
La décision est tombée. Les raisons sont ce qu’elles sont et il est difficile d’argumenter contre la survie du club. L’argent a ses raisons que nul ne peut ignorer. C’est ainsi. Gaëlle tant d’investissements de ta part, d’efforts non comptés, toute cette dynamique que tu as initiée, cette ouverture s’arrête ici. Pour l’instant.
C’était plus qu’un plaisir de participer à toutes ces activités autour de toi, de s’investir dans la vie du Manoir. Evidemment maintenant l’enthousiasme retombe. Car tristesse il y a… incompréhension aussi.
Je parle en mon nom mais j’espère que vous serez nombreux parmi ceux qui liront ces quelques lignes à aller en ce sens : ta présence était une incitation à s’investir encore plus dans la vie du club, à aller plus loin dans l’entretien du site exceptionnel du Manoir, l’organisation des concours, la formation à des stages divers. Et quelque part ce sentiment aujourd’hui d’injustice malgré cet enthousiasme, cette participation qu’on a voulu conviviale et au cœur d’un esprit de club centré sur les relations humaines.
A quoi bon ?
Peut-être ne nous sommes-nous pas assez intéressés à la situation actuelle du club, participation qui devrait pourtant être centrale dans une association dont nous sommes tous partie prenante ?
Peut-être aussi que ces informations ne nous sont pas communiquées avec assez de clarté ou de régularité?
Sûrement un mélange des deux comme toujours.
Mais voilà sûrement l’occasion de changer cela. Avec ton départ Gaëlle, que la grande majorité d’entre nous n’ont même pas pu anticiper, et que l’on ressent avec tristesse (pensons aussi aux jeunes cavaliers des équipes compets véritablement attachés à cette demoiselle d’exception) est soulevé aussi la question de l’avenir du club, de l’école chevaux tout particulièrement dont nous avons tous conscience des problèmes actuels.
J’y vois l’occasion d’un sursaut, sûrement trop tardif, mais salutaire d’organiser au moins une réunion ouverte à tous assez rapidement et de rétablir cette communication qui fait défaut entre deux mondes. Ne plus vivre à l’avenir ce sentiment d’injustice que l’on ressent si profondément avec le départ prochain de Gaëlle.
Soyons honnête, au sein de l’école chevaux malgré le plaisir et le temps que l’on peut donner au club pour l’aider à continuer sur sa lancée, on a trop souvent cette sensation d’être parfois oublié des décisions, des situations qui pourtant nous concernent directement. La qualité de l’enseignement, l’éventail d’activités proposés le WE ou durant les vacances. Tout cela fait partie intégrante de notre vie au club.
Bref Patrice si tu nous lis le message est lancé. Sache que nous avons tous conscience des difficultés nombreuses de maintenir à flot le club, des efforts fournis depuis longtemps par l’équipe dirigeante pour surmonter les épreuves difficiles inhérentes à la situation propre au Manoir et à son statut d’association.
Mais il nous semble à tous, qu’on arrive à un moment charnière dans la vie du club et qu’une situation aussi importante et lourde de conséquences que celle du départ d’une de nos enseignantes, d’autant plus avant la fin de l’année, mérite d’être abordée devant l’ensemble des membres de l’association. Il y va bien sûr de notre envie de vouloir continuer à participer à la vie du Manoir et de comprendre les raisons de décisions aussi lourdes de conséquences sur le point de vue humain, pédagogique et équestre.
Nous aurons de toute façon l’occasion d’en parler de vive voix, je le souhaite vivement.
Vous qui lisez ce texte, merci de faire part de vos commentaires sur cette proposition ou d’autres que vous pourriez faire. Je compte sur vous pour participer et réagir que ce soit ici ou au Manoir à tous ces éléments de réflexion.
Mais c’est ainsi aujourd’hui, il ne nous reste qu’un petit mois pour profiter encore de ta présence la Gazelle. Ca sera l’occasion durant cette période pour nous tous d’apprécier encore tout ce que tu nous apportes à cheval et de te faire part de notre affection en tant qu’enseignante et bien sûr personne !
Mes mots sont sûrement guidés par la tristesse, rien n’est définitif. Mais là aujourd’hui, je ne vois aucune raison de me forcer à continuer à alimenter le blog d’une joie qui manque cruellement. Plus envie de continuer pour le moment. Il faudra un peu de temps pour que ça revienne, digérer cela et que la peine s’efface.
Pourtant derrière cette tristesse, se cache une réaction bêtement égoïste de te perdre : comme toute personne aux qualités exceptionnelles, d’ouverture d’esprit, d’empathie, de finesse, d’intelligence de l’enseignement et de la relation humaine tu as, sans nul doute, devant toi un avenir radieux. On aura eu la chance de partager quelques mois de cette carrière qu’on te souhaite magnifique. On aura eu cette chance… Il n’est pas de raison de s’inquiéter, tous ceux ici qui t’ont côtoyée de quelque manière que ce soit ne peuvent qu’être sûr de tes réussites très prochaines. Tu nous as beaucoup apporté, on aimerait tellement t’avoir à notre tour apporté quelque chose aussi…
A cette rencontre et aux futures que l’on te souhaite nombreuses, véritables et intenses.
P’tite Gazelle tu vas nous manquer ! Vachement même !
Greg